samedi 18 septembre 2010

Monstre marin

Vous ne croyez pas au yéti ? au sasquatch ? au monstre du Loch Ness ? Si vous doutez de l'existence de ces créatures et des autres "cryptides", cet article va peut-être changer votre vie, comme il a changé mon programme de l'après-midi.
Tout a commencé par une belle matinée d'août. Je me promenais tranquilement sur la plage bretonne quand un effluve pestilentiel émanant d'un tas d'algues pourries attira mon attention...


Je dégageais bientôt un long cadavre emmêlé, visiblement en état de décomposition avancé. Ce n'est qu'après l'avoir déroulé sur une longueur approximative d'un mètre cinquante que je compris de quoi il s'agissait...



Et vous, qu'en pensez-vous ? Plésiosaure, calamar géant ou extraterrestre aquatique ? ou... autre chose... ? Les paris sont ouverts !

vendredi 10 septembre 2010

Rosalie des Alpes

Les coléoptères représentent la plus vaste des familles d'insecte. C'est dire s'ils sont nombreux. Aussi est il normal que parmi la masse on en trouve des superbes. La Rosalie des Alpes (Rosalia alpina) fait parti de ceux là.

Jugez par vous même.
N'est-elle pas superbe ? La couleur bleu-gris délicate des élytres, agrémentée de ces motifs noirs symétriques, est du plus bel effet. Les antennes, annelées de bleu et de noir, sont impressionnantes par leur longueur : elles peuvent dépasser la taille du corps. Celui-ci mesurant non loin de 4 centimètres pour les gros individus, l'insecte peut, au total, atteindre 8 bons centimètres, ce qui en fait une bestiole impressionnante.


Cet individu est une femelle en train de pondre. On voit, à l'extrémité de son abdomen ce que les savant appellent un ovipositeur. Un ovipositeur, comme son nom l'indique sert à poser des œuf, à pondre. C'est précisément ce que fait l'insecte ci-dessus. La rosalie pond la plupart du temps dans les hêtres mort, si possible fraichement coupés, aussi est-ce un animal plutôt montagnard. La larve va grandir plusieurs années dans son arbre mort, rongeant du bois à longueur de journée (ce qui, au niveau nutritionnel, n'est pas idéal, vous en conviendrez). Puis, un beau jour, la larve se transformera en ce bel insecte que vous avez sous les yeux. Il a intérêt d'en profiter rapidement. En effet, la rosalie ne vit qu'une dizaine de jour à l'état adulte.

La rosalie peut se trouver (en ce qui concerne la France) dans les Pyrénées, les Alpes et le Massif central principalement. Elle est également présente dans beaucoup d'endroit autour de ces zones, pas forcément haut en altitude.
Mais attention. Je me suis écarté de mon habitude de vous présenter des bestioles relativement courante. La Rosalie des Alpes est plutôt rare et souvent difficile à dénicher.
Ultime avertissement : la Rosalie des Alpes est protégée au niveau national. Oubliez tout de suite vos idées de pin's entomologiques. 

Bonne chance, si vous la recherchez.

Et à bientôt.

samedi 4 septembre 2010

La tortue miroir

Il existe beaucoup d'espèce de tortues, et nombres d'entre elles sont inconnues du public. Car la tortue a beau être fort sympathique, la plupart des gens considère qu'elle n'a pas plus d'intérêt que l'état de santé buco-dentaire de George W. Bush. Ce en quoi ils se trompent. Nous allons, pour le prouver, présenter aujourd'hui une de ces multiples espèces qui a développé une particularité étonnante, inégalée dans tout le règne animal.

Mais avant de passer à la suite, un petit cours de physique est nécessaire.
La kératine est une molécule bien connue : nos ongles et nos cheveux en sont formés. Et la carapace des tortue en est recouverte. Cette matière, selon l'agencement microscopique des molécules (alignée, en bloc, en feuillets, en cristaux, ...), peut prendre des aspects complètements différents : ongles, griffes, poils mais aussi plumes ou écailles. Cette disposition et une pigmentation variée donnent à cette matière d'innombrables apparences, changeant sa couleur ou sa texture.
Il est une forme de cette matière que l'on ne retrouve que chez une espèce : la Tortue miroir (Testudo speculis). Cet animal possède en effet la particularité d'avoir une carapace possédant toutes les propriétés du miroir (d'où son nom à l'originalité douteuse).
Mais, me direz-vous, quel est l'intérêt pour la tortue de se balader avec une moitié de boule à facette sur le dos ? Voila une question légitime et, par bonheur, j'en possède la réponse.

Les écailles, légèrement mobiles nous verrons pourquoi, reflète l'environnement immédiat du reptile. Cette particularité due aux propriété réfléchissante de la carapace a pour conséquence de camoufler presque parfaitement la tortue miroir dans son environnement. L'espèce vit plutôt en forêt, un espace ou toutes les directions se ressemblent, aussi est il très difficile pour ses prédateurs occasionnels de la trouver.

Bien sur, vous aurez pensé comme moi à l'éventuel éclat qui, repéré par des yeux malveillants, pourrait signaler la tortue à ses ennemis. Et bien ne vous en faites pas, la tortue miroir a plus d'un tour dans sa carapace. En effet, elle est assez aplatie, ce qui lui permet d'une part de pouvoir se faufiler facilement dans les fourrés, et d'autre part de ne refléter les rayons du soleil que dans des directions proches de la verticale. Mettez un miroir à plat, ou presque, par terre, vous ne serez ébloui qu'en vous trouvant juste au dessus. Pour la tortue, cela signifie qu'elle ne risque de se dévoiler qu'aux yeux d'un prédateur déjà situé au dessus d'elle. Dans ces circonstances, l'ennemi l'a de toute façon probablement déjà repéré, aussi ne risque-t-elle pas grand chose de plus.

Le fait de se retrouver en face d'un de ses semblable au moment ou l'on pense attaquer une proie facile est déconcertant pour la plupart des prédateurs, qui préfèrent laisser tranquille cette étrange créature changeforme.

Si la tortue se trouve en danger, menacé par un prédateur aux yeux habiles, elle dispose d'un autre moyen de défense. En effet, je vous ai dis que les écailles de cette espèce sont légèrement mobiles. Il s'agit là aussi d'une particularité unique chez les chéloniens. La tortue apeurée fait bouger ses écailles, toutes ensembles. Pour peu qu'elle soit au soleil, ce qui lui arrive fréquemment puisqu'elle cherche la chaleur, les reflets de celui-ci dans la carapace éblouiront inévitablement l'adversaire qui fuira devant l'éclat blessant.

Un éclat de lumière, tel que celui-ci, est généralement tout ce que l'on a la chance d'observer de cet animal discret. Cette photo a été prise au zoo de Reykjavík, dans la serre des reptiles, où se trouvent 8 individus de cette espèce.

Avec l'age, la carapace se raye, s'abime, se salie, aussi est-elle de moins en moins réfléchissante. Cependant, la survie de l'animal n'en est que peut affectées. En effet, cette défense est principalement conçue pour protéger les jeunes encore vulnérables, les individus âgés étant assez solides pour résister à n'importe quel prédateur.

La tortue miroir a été étudié par plusieurs scientifiques, essentiellement asiatiques. L'espèce est en effet présente dans les forêt tempérés d'Asie, principalement en Chine. Cependant, sa répartition a fait l'objet d'une étonnante modification.
En 1937, une petite population de cette espèce fut importée en France afin qu'un groupe de scientifique puisse les étudier. Les animaux fut placé dans un parc d'environ 10 hectares dans le Cantal, région correspondant bien aux habitudes de cette espèce. Mais la fin de la décennie apporta la guerre, aussi les scientifiques durent-ils renoncer à leurs recherchent. Les tortues, abandonnées, finirent par retourner à l'état sauvage et nul ne sait désormais s'il reste une population de tortue miroir dans le Cantal. Aucune recherche ne fut entreprise après-guerre pour retrouver ces spécimens et la discrétion de l'espèce la fait passer inaperçue aux yeux du plus grand nombre. Des individus furent aperçus périodiquement mais de plus en plus rarement, sans que l'on sache si cela était dû à la disparition de l'espèce ou à une baisse de l'observation dans cette région fort vaste et peu peuplée. La dernière preuve de la présence d'une tortue miroir dans le Cantal remonte à 2001, lorsque Pierre-André Grillard trouva une carapace appartenant a l'espèce en question en se promenant dans un bois peu fréquenté. Selon les estimations du muséum, la tortue ne serait morte que quelque années auparavant, prouvant que les tortues miroir n'avaient pas encore toutes disparues dans les années 90. Mais qu'en est il au jour d'aujourd'hui ? Nul ne le sait.

Peut être la tortue miroir cantalouse vit-elle toujours.