dimanche 26 décembre 2010

Trois grands lacs de Suisse et de Haute-Savoie


Le Lac d'Annecy.

Le Lac d'Annecy n'a pas volé sa réputation de lac le plus propre d'Europe, avec une eau limpide et filtrée, surprenante de pureté. C'est le deuxième plus grand lac de Fance derrière celui du Bourget, avec ses 27,6 km², ne contenant pas moins de 1 124 millions de mètres cubes d'eau claire, vestiges des glaciers préhistoriques qui taillèrent jadis les vallées avoisinantes.
C'est cet immense récipient qui servit cinq jours durant de point de départ à deux excursions en Suisse, dans lesquelles nous nous sommes lancés avec enthousiathme en quête de coches et d'exotisme ornithologique.


Le Lac de Neuchâtel. En arrière-plan : les Alpes.

Pour commencer, nous nous sommes rendus au Lac de Neuchâtel, qui surpasse le Lac d'Annecy en superficie avec ses 218 km².
C'est depuis sa pointe sud que nous y avons observé un grand nombre de palmipèdes, limicoles et rapaces en tous genres. Citons par exemple :


Le Bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus), grand amateur de graines et habitué de la roselière, que l'on observera faute de panures à moustaches.


Le Harle bièvre (Mergus merganser), étrange canard plongeur à queue de poisson et au bec crochu denticulé, que j'aurais personnellement rangé aux côtés des Cormorans.

Ou encore un inatendu faucon pèlerin (Falco peregrinus) qui se décida, après avoir fichu une belle frousse aux canards du lac, à se poser au bord des vagues et à tremper ses nobles serres de rapace dans une vase déjà foulée par les pattes vulgaires des corneilles.


La rade de Genève sur le Lac Léman et ses bancs de fuligules.

Notre seconde incursion en Suisse nous a conduit sur les bords d'un troisième lac encore plus grand que les deux précédents réunis : le Lac Léman, un géant de 582 km². La chasse étant interdite sur le canton de Genève (tout comme elle devrait d'ailleurs l'être dans le reste du monde), on peut y voir des canards, et plus particulièrement des fuligules ou canards plongeurs, plus près que partout ailleurs en France. Jugez par vous-mêmes :


Voici un beau mâle de fuligule milouin (Aythya ferina), aisément reconnaissable à sa tête brun roussâtre, sa poitrine noire et son corps plus clair. Ce canard plonge afin d'arracher les végétaux aquatiques du fond lacustre dont il se nourrit. Juste derrière, on distingue une femelle morillon (Aythya fuligula) dont voici le mâle :


Côtés blancs, tout le reste noir, avec sa petite aigrette sur le CRANE ce fuligule morillon mâle est facile à identifier. Contrairement au miloin qui est un herbivore, le morillon gobe, lui, les coquillages et les petits mollusques qu'il trouve au fond de l'eau.


Et enfin, la dernière espèce de fuligule à avoir été aperçue sur le Lac Léman est le Fuligule nyroca (Aythya nyroca), avec son beau plumage brun "peint à la main" et son miroir blanc sous la queue.


Quant à cet individu, vous peineriez à le classer dans l'une ou l'autre des espèces décrites ci-dessus, car il s'agit en fait d'un hybride : le fruit des amours contre-nature d'un milouin et d'un nyroca. Il possède en effet l'avant d'un nyroca et le derrière d'un milouin, raison pour laquelle je propose de le baptiser : Fuligule nyrocoin.

A suivre : un vol d'articles hivernants consacrés aux divers volatiles observés sur ces trois lacs du 18 au 22 décembre, avec moult détails et digiscopies à l'appui.

Solution

Bien bien bien, après un certain nombre d'essais infructueux vous avez réussi à trouver ce à quoi correspondait la photo mystérieuse. Il s'agissait bel et bien d'un champignon dont voici quelques photos un brin plus explicites que la précédente.


 Ils sont beaux, hein. Peut être un brin kitsh, c'est vrai, mais beaux quand même.


Autant vous le dire tout de suite, je n'ai aucune idée du nom de ce champignon. C'est un groupe que je connais très mal (a l'exception des trompettes de la mort, délicieuses avec des châtaignes) et je ne pourrais même pas vous indiquer sa famille. Tant pis, je me contente de les admirer et ça me va très bien.
A bientôt.

lundi 13 décembre 2010

Ça fait longtemps que je ne vous avais pas préparé un petit jeu de derrière les fagots, vous ne trouvez pas ?

Alors en voila un, bien coloré.
A votre avis, que représente cette photo ? Faites moi part de vos suppositions, aussi tordues soient-elles, dans les commentaires.




J'attends vos réponses avec impatience.


A bientôt.

samedi 4 décembre 2010

Torpille

Pour remonter le moral des internautes coincés chez eux à cause du fléau des transports qu'est le verglas, voici un petit article hors-saison qui les fera voyager jusqu'aux côtes ensoleillées de la Bretagne d'août dernier, à la rencontre d'un poisson atypique : la Torpille.
La Torpille de l'Atlantique (Torpedo nobiliana) est un véritable défibrillateur ambulant !
Cette raie, bien qu'ayant l'apparence d'un inoffensif frisbee, est en effet pourvue d'un organe électrique hypertrophié composé d'électrocytes, des cellules spécialisées dans la production de décharges électriques (on en retrouve aussi dans les autres poissons électriques, dont la redoutable Anguille électrique d'Amazonie). Cet organe peut décharger quelques ampères sous quelques dizaines de volts (bien que douloureuses, ces décharges ne sont pas dangereuses pour l'Homme) ; la Torpille les utilise à des fins essentiellement alimentaires, en assommant les petits poissons dont elle se nourrit à coups d'impulsions électriques.



Ci-dessus : torpille échouée en Bretagne (environ 50 cm de long).


Quatre orifices sont visibles : les deux inférieurs sont les orbites oculaires (les yeux ont fondu comme neige au soleil) et les deux supérieurs sont des trous qui conduisent l'eau aux branchies.


La même torpille de son vivant.

Les Romains, paraît-il, soignaient la goutte en plongeant leurs pieds dans des bassins contenant quelques-uns de ces poissons. Plus récemment, la Torpille a donné son nom au projectile préférée des sous-mariniers, dont le fonctionnement n'a en réalité aucun rapport avec notre poisson, mais qui est finalement aussi redoutée des bateaux que la raie de ses proies.